Jadis synonyme d’audace et d’originalité du temps de son créateur, André Citroën, elle avait fini par s’engourdir peu à peu, étouffée et mise sous le boisseau par son tuteur, Peugeot, dans une identité « beauf-provincial-béret sur la tête-baguette sous le bras ». Eh bien ces temps-là sont bel et bien finis. Citroën entend rajeunir son image, et revenir à ses fondamentaux. De l’audace, toujours de l’audace, et de l’originalité, racines historiques de la marque.

Ça avait bien sûr commencé avec la présence au plus haut de la compétition automobile, en rallye, avec les Xsara puis C4 WRC. Avec le succès que l’on sait. Mais ça n’était pas suffisant. Les produits, eux, restaient désespérément conventionnels. C’est-à-dire peu identifiables, anonymement noyés dans la masse de la production mondiale.

Le véritable redressement avait commencé avec l’actuelle C5, fortement personnalisée par le designer vedette Jean-Pierre Ploué. Et avec la création de la ligne « DS », initiée par le même gourou. Rien à voir avec la fameuse DS des années 50 en termes d’audace technologique, mais tout à voir dans l’esprit, dans la philosophie, dans le style. D’abord la DS3, version « hype » à trois portes de la nouvelle C3. Mais ce n’est qu’un début. Et voilà donc le concept car DS Hight rider, qui préfigure, un an à l’avance, ce que sera une prochaine DS4. Un coupé… crossover. C’est-à-dire un engin d’allure sportive, certes, mais pas à l’ancienne, au ras du bitume, mais bien plutôt haut sur pattes, façon voiture de course de rallye-raids. Fait pour dominer la route et la ville, à défaut de dominer la savane rêvée, fantasmée…

Cette DS4, lancée probablement début 2011, sera basée sur la future génération de C4, qui elle sera commercialisée dès la fin 2010. Qui utilisera la plateforme de l’actuelle… Peugeot 3008, idéale pour ce genre d’exercice de style. Les dimensions de la DS4, on les connaît déjà : 4,26 mètres de long (un poil plus courte que l’actuelle C4), 1,82 m de large (soit 6 centimètres de plus !), 1,48 m de haut, soit une valeur plutôt raisonnable si on considère la hauteur de sa garde au sol, digne d’un 4×4 de brousse.

Question style, malgré les rodomontades volontaristes du communiqué de presse (« radicalement moderne, naturellement élégante, qui échappe aux clichés par sa forme inédite, dynamique, polyvalente »), nous dirons que malgré tout le talent des designers, il n’est pas si facile de renouveler le genre automobile, et de transgresser les codes. Jolie ? Oui, pourquoi pas ? Attirante ? Probablement. Concept inédit, littéralement révolutionnaire ? Certainement pas, n’en déplaise aux thuriféraires appointés et aux passeurs de plats grassement rémunérés pour leurs discours stéréotypés.

Mais après tout, ne boudons pas notre plaisir. Toute auto qui rafraîchit le genre automobile, à défaut de le dynamiter, est toujours bonne à prendre, et à considérer. On notera, évidemment, le pare brise panoramique, qui signe la nouvelle image de marque de Citroën, sans être réellement utile, ni surtout réellement pratique, un toit largement ouvert sur l’extérieur (mais ce n’est pas spécialement exclusif à la marque aux chevrons), des portes arrière aux poignées dissimulées pour simuler un coupé deux portes (et là non plus, ce n’est plus très rare), une caisse surélevée pour dominer ses contemporains sur la route… comme tout le monde…

Côté motorisations, pas de surprise particulière à attendre. Les unités habituelles seront reconduites telles qu’on les connaît déjà, auxquelles s’ajoutera l’incontournable « projet » de motorisation hybride diesel/électrique, qui fera occasionnellement de cette DS4 une quatre roues motrices à éclipses, pour le plus grand bien de la planète. Bref une auto plus évolutionnaire que révolutionnaire. N’en déplaise aux agents de la circulation de la pensée…

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